Kagemusha

KAGEMUSHA

Réalisateur : Akira Kurosawa

Année de production : 1980

Pays : Japon

Durée : 180 min

Genre : chambara.

Acteurs : Tatsuya Nakadai, Tsutomu Yamazaki, Kenichi Hagiwara, Masayuki Yui, Jinpachii Nezu, Hideo Murota, Mitsuko Baisho, Kaori Momoi, Hideji Otaki, Daisuke Ryu, Koji Shimizu, Takashi Shimura, Kamatari Fujiwara.


Scénario

Pendant son projet de conquête et d’unification du Japon, le seigneur Shingen Takeda meurt et émet comme dernier souhait que sa mort soit cachée pendant deux longues années. Pour respecter la dernière volonté de leur seigneur, les vassaux utilisent un double, un kagemusha, un paysan condamné pour vol.




Site web :


Récompenses

Festival de Cannes 1980 : Palme d’or (Akira Kurosawa).
Césars 1981 : Meilleur film étranger (Akira Kurosawa).


Interviews


Note moyenne :


Dvd(s)

-

Edition simple – Edition collector


Lien(s)

Trailer
Extrait 1


Info(s) divers

Ne trouvant personne pour financer un nouveau projet, Akira Kurosawa était dans l’impasse. Seulement, Francis Ford Coppola et George Lucas, grands admirateurs du maître, lui viennent en aide et lui débloquent un budget. C’est grâce à eux que le projet a pu voir le jour.

La version américaine est amputée de 35 minutes, car le film était jugé trop long pour le sous-titrage.

En attendant un hypothétique mécène, Akira Kurosawa peigna les scènes de son film dans une sorte de story board. Il utilisa le même procédé pour son film suivant, Ran.

Certaines parties du film émanent de véritables évènements de l’histoire du Japon, comme la mort de Shingen Takeda ou comme la bataille de Nagashino.

Katsu Shintaro, alias Zatoichi, aurait dû jouer le rôle de Shingen, mais il fut remplaçé par Nakadai, car Katsu mît le maestro en colère lorsqu'il voulut filmer les coulisses du tournage de Kagemusha sans l'aviser au prélable.

Tatsuya Nakadai s'est blessé lors du tournage de Kagemusha à cause d'une lourde chute à cheval. Le diagnostic fut sans appel : deux côtes cassées.

Alors qu'on ne demandait que des hommes, deux cents femmes ses sont présentées au casting du film. 70 acteurs furent choisis parmi 15 000 postulants. Trente d'entre eux ont été reconvertis chef de groupe de figurants pour les scènes de bataille.


Sources

www.cinemasie.com
www.cineasie.com
www.allocine.fr
Dvd bonus "Kagemusha" Edition collector


Fiche réalisée par Hidetora.

Critique(s)

Hidetora: Kagemusha signifie le grand retour d’Akira Kurosawa après sa traversée du désert pendant les années 70. « Tano » nous livre un véritable chef d’œuvre du cinéma contemporain. Kagemusha est l’histoire d’un double qui se substitue au seigneur Shingen Takeda afin de respecter ses dernières volontés. Le film nous dévoile toutes les craintes et les angoisses encourus par les sosies, leur existence au service de l’autre sans pouvoir l’être vraiment. Comme le kagemusha en question n’est qu’un « simple » paysan, on rencontre des situations cocasses où le double est pris au dépourvu. Pour Kagemusha, Kurosawa n’a pas lésiné sur les moyens en employant une multitude de costumes dont il se servira plus tard pour Ran. On a vraiment l’impression d’y être dans ce Japon féodal empreint de tradition et de code d’honneur, mais où la guerre est aussi omniprésente. Certains ont regretté la défection de Shintaro Katsu (Zatoichi) pour le rôle de Shingen, car il aurait pu amener une certaine folie au rôle en question, mais je trouve personnellement que Tatsuya Nakadai a parfaitement assumé son statut en nous livrant une prestation remarquable. Les autres personnages dégagent un certain charisme, mais aussi de la particularité grâce à leurs habits hauts en couleur. Pour ma part, la réalisation est parfaite, avec de longs plans fixes tournés comme des scènes de théâtre. Les scènes marquantes sont nombreuses : je citerai d’abord la course folle du messager parcourant à vive allure les diverses troupes aux couleurs chatoyantes, ensuite le plan du début mettant en scène Shingen et ses deux kagemusha, et enfin lorsque le fils impétueux réfléchit à ce qu’il doit faire avec les dires avisés de son conseiller, le vent soufflant magistralement sur leurs tuniques. La minutie apportée aux images nous donne presque l’étrange sentiment de faire face à une succession de toiles de peintures tant le décor présent dans Kagemusha est majestueux. Kurosawa prend aussi un certain plaisir à jouer avec les couleurs tel un apprenti alchimiste. Il y a non plus rien à dire sur le scénario qui est très bien ficelé et qui reste toujours cohérant dans son déroulement. Malgré son âge important lors de ce tournage, Kurosawa a su redonner un second souffle à sa carrière grâce à Kagemuqha, un chef d’œuvre empli de force et de vigueur. 18/20